jeudi 13 décembre 2018

Joseph Amédée OUIN (1813-1870)

Pour commencer je tiens à remercier toutes les personnes m'ayant permis de trouver des éléments qui enrichissent cet article, Sandrine Sandrine, Arlette Brossard, le groupe Facebook Généalogie Paris & ancienne Seine, le groupe de discussion Yahoo Généalogie-Paris.

Toujours à la recherche d'indices, d'histoires, d'instants de vie ... Aujourd'hui je vous propose un petit feedback sur la vie de mon AAAGP : Joseph Amédée OUIN.

Joseph né le 18 Octobre 1813 à Rouen (Seine Maritime - Normandie) il est le fils de Joseph Aimable OUIN et de Marguerite Julie GAUDEFROY. 

Ses parents, demeurant au 102 rue Eau de Robec sont alors Fabricants (je ne sais pas de quoi exactement pour le moment...). Jacques OUIN (fabricant, 65 rue Eau de Robec) grand père paternel et Jean-Baptiste OUIN (fabricant) seront témoins lors de la déclaration de naissance de Joseph.



A 27 ans, Joseph est commis négociant, à Dinan (Côtes d'Armor, Bretagne), ses parents sont alors Fabricants Saliniers à Péronne (Somme, Picardie). C'est là qu'il rencontre celle qui deviendra le 15 Février 1841 sont épouse, Olive Renée Marie SALMON (voir photo ci-dessous). Olive est la fille de René Guillaume Marin SALMON, militaire Napoléonien, Capitaine du 11ème régiment de Cuirassiers, décoré Chevalier de la Légion d'Honneur, et d'Olive JARDIN de la VILLEJEGU, d'une grande famille de négociants en draperie de la ville de Dinan.

Olive Marie Renée SALMON (1819-1902)





Contrat de Mariage de Joseph Amédée OUIN et Olive Renée Marie SALMON (15.02.1841)

De ce mariage naîtront :

Le 22 Novembre 1841 à Dinan, Olivia Louise OUIN. Olivia épousera le 24 Janvier 1865 à Paris 19ème arrondissement, Ernest Catherin PIOT.

Le 28 Février 1843 à Paris, Amédée OUIN qui décèdera le 14 Mars 1843.

Le 19 Avril 1844 à Paris, au 14 rue des Bourdonnais Paris (1er arrondissement), Amédée Joseph OUIN (mon AAGP qui fait l'objet de plusieurs articles ici).

Amédée Joseph OUIN (1844-1907)
Dès leur arrivée à Paris (entre 11.1841 et 02.1843) Joseph et Olive seront négociant en draps, domiciliés au 14 de la rue des Bourdonnais dans le 1er arrondissement d'aujourd'hui, 4ème arrondissement d'alors.

14 rue des Bourdonnais - Paris - 1908

Rue des Bourdonnais vers 1865



En cette deuxième moitié du 19ème siècle, la fièvre industrielle s'est emparée de Joseph. C'est alors que le 8 Décembre 1845 Joseph OUIN et Joseph Nicolas LECREUX passent un acte devant notaire à Paris créent la Société OUIN-LECREUX pour le commerce de draperie, sise au 14 rue des Bourdonnais. Ce sera ici la première étape dans la carrière de gérant de société de Joseph OUIN.







Joseph Nicolas LECREUX se mariera le 20 Avril 1844 à Paris (4ème arrondissement) avec Céleste Constance Renée SALMON la soeur d'Olive SALMON.







Le 24 Décembre 1852, la Société Lainière Amédée Ouin et Cie est créée. Elle sera une société en commandite comme le stipule l'extrait d'opérations de bourse ci-dessous. Le siège social de la société sera situé au 97 rue de Flandres à la Villette (proche de Paris). L'objet de la Société Lainière est l'achat de déchets et de chiffons de laine de toutes espèces pour le recyclage des matières (écologiste avant l'heure ?). 

Dans un article paru dans la gazette des tribunaux du 17 novembre 1853 il est indiqué que Joseph OUIN a été nommé gérant de la Société Lainière, faisant suite à la démission de Frédéric Hippolyte Ouin (frère de Joseph Aimable Ouin et oncle de Joseph Amédée Ouin). La dite société lainière a changé son nom de F. Ouin et Cie en A. Ouin et Cie.

Frédéric Hippolyte OUIN est marchand de toiles au 85/87 rue Saint Martin à Paris. 



L'acte de cession a été reçu par Me Augustin Freville, avocat au tribunal de la Seine, 36 rue Saint Marc, le 7 novembre 1853.

Il est indiqué que les statuts ont été déposés chez Me Baudier et son collègue, notaires à Paris, suivant acte du 24 décembre 1852 (voir ci-dessus)


Citation de Frédéric Hippolyte OUIN le 14 Décembre 1860 dans la London Gazette, il semble être inventeur.






Les actionnaires sont appelés en 1854 à venir chercher leurs dividendes, 30 francs de l'époque par action détenue.




Nous trouvons en date du 13 Juin 1858 une lettre manuscrite de Joseph OUIN sur papier à en-tête de la Société Lainière 






Pour essayer d’aider l’activité industrielle malmenée par la crise économique, l’Assemblée nationale décide, le 5 juillet 1848, l’ouverture au ministère de l’Agriculture et du Commerce d’un crédit de 3 millions de francs « destiné à être réparti entre les associations librement contractées soit entre ouvriers, soit entre patrons et ouvriers ». Par le même texte, elle institue un conseil d’encouragement, nommé par le ministre et présidé par lui, chargé de fixer le montant de la somme qui sera avancée à titre de prêt aux sociétés de travailleurs qui en feront la demande.
Le 12 juillet suivant, le conseil d’encouragement publie par voie d’affiche des instructions qui sont adressées aux préfets pour faire connaître les conditions des prêts et les modalités du dépôt des demandes. Finalement, 56 associations bénéficieront de ces mesures (30 à Paris et 26 en province).
Des dispositions particulières sont prises en ce qui concerne l’industrie des meubles et des bronzes, particulièrement parisienne. Le décret du 1er septembre 1848 ouvre à cette intention un crédit de 600 000 francs auprès du ministère du Commerce, réparti en 400 000 francs pour l’ébénisterie et 200 000 pour les bronzes. L’arrêté du 9 septembre 1848 institue une commission des prêts sur meubles et bronzes, présidée par le maire du VIIIarrondissement ancien (XIactuel), Jacques Richard. Moyennant le dépôt de marchandises, les industriels peuvent obtenir des avances financières. L’article F/12/4636 concerne plus particulièrement les encouragements à l’ébénisterie et au bronze, accordés en vertu du décret du 1er septembre 1848.

Dans la sous série F/12 nous trouvons :

OUIN (Amédée) et Cie, société lainière, fabriques 97 rue de Flandre à La Villette et à Chanbines (Eure, Normandie) : achat du terrain sur lequel est construite l’usine et augmentation du fonds de roulement (1861-1862). Le 22 Mai 1862, Joseph OUIN dépose un dossier dont le financement sera finalement refusé.












En 1864 Joseph Ouin gérant d’une usine d’effilochage (Société Lainière A. Ouin et Cie) située à la Villette : La commune de la Villette a été annexée à Paris en 1860 et constitue une partie du 19ème arrondissement actuel. Lorsque La Villette fut annexée à Paris, en 1860, le charbon, l’huile … furent soumis au droit d’octroi, et l’usine fut transférée à Chambines, la force motrice étant fournie par la roue d’un ancien moulin. Cette usine existe toujours ; je crois qu’elle fournit de l’électricité à EDF. Joseph Amédée OUIN et son épouse Olive Marie Renée SALMON s’installèrent alors au château de Chambines, près de l’usine. Ils sont gérant de l’usine d’effilochage de la Société Lainière sis avant 1860 au 95 rue de Flandres dans le 19èmearrondissement de Paris. En 1861, l’usine compte près de 200 ouvrières.
Joseph Amédée OUIN venait souvent à Elbeuf (Seine Maritime, Normandie) visiter les fabricants pour leur vendre les produits (fil) de l’usine. Les industriels d’Elbeuf disaient, à tort ou à raison, qu’ils ne se servaient du fil de récupération que pour les draps destinés à faire des envers de costume, et on appelait Joseph Amédée OUIN "Mon oncle d’Anvers ».

Château de Chambines (Hécourt, Eure, Normandie)

Usine d'effilochage OUIN et Cie - Chambines (Hécourt, Eure, Normandie)

Joseph Amédée Ouin décède dans son usine le 3 Janvier 1870 à Chambines (Hécourt, Eure, Normandie).



Lors de la succession de Joseph Ouin nous apprenons son souhait de "déshériter" son fils Amédée au profit de sa fille Olivia. 





La société Lainière A. Ouin et Cie ne sera pas liquidée, le gendre de Joseph Ouin, Ernest Piot après une assemblée générale extraordinaire des actionnaires en date du 27 Janvier 1870, prendra le relais dans la gérance. La Société Lainière prend le nom d'Ernest Piot et Cie.



Son épouse Olive SALMON décèdera quelques années plus tard, le 22 Janvier 1902.